Quand EDF Gravelines se met hors-la-loi…
Communiqué de presse d’Europe Ecologie Les Verts Flandre Maritime
Lundi 24 Octobre 2016
Quand EDF Gravelines se met hors-la-loi…
Les propos du directeur de la centrale nucléaire de Gravelines, François Goulain, et du sous-préfet de Dunkerque, Eric Etienne, tenus jeudi dernier à l’occasion de leur conférence de presse commune, posent problème à trois niveaux :
Contradictions avec la loi sur la transition énergétique
Prolonger d’un quart de siècle la durée de péremption initiale des réacteurs nucléaires est contradictoire avec l’application de la loi sur la transition énergétique d’août 2015 qui stipule une baisse de 75 % à 50 % du nucléaire dans la production d’électricité en 2025
A ce titre, il est pour le moins étonnant que le représentant de l’Etat, en l’occurrence le sous-préfet de Dunkerque, se soit associé aux positions de cette entreprise qui est en contradiction avec la législation en vigueur et donne ainsi des espoirs viciés dés l’origine…
Une sécurité au rabais
Le montant des investissements tant pour la poursuite que pour la mise en sécurité des réacteurs dans le contexte post-fukushima – 4 milliards jusqu’en 2028 pour six réacteurs – est en bas de la fourchette habituellement de mise par des experts indépendants et sous-entend le choix d’une sûreté au rabais .
En soi, alors même que la centrale nucléaire voit le fonctionnement de quatre de ses six réacteurs impacter, le montant indiqué n’est pas un bon signal envoyé aux habitants des alentours et plus largement de ceux de la région dans son ensemble et au-delà.
Un comité d’ancrage qui mènera à une impasse
La mise en place d’un comité d’ancrage aussi louable soit-elle pour favoriser les retombées locales d’un chantier dans le bassin d’emploi dunkerquois – avec le contre-exemple du terminal méthanier – ne doit pas faire omettre l’impasse où la poursuite dans le nucléaire mènerait le territoire.
Vouloir perdurer sur une activité dont le coût va s’accroître fortement au cours des années – concurrencée d’ores et déjà par les énergies renouvelables – serait confiner la région dunkerquoise dans une dépendance mortifère et ce au détriment des gisements d’emplois.
Faire rayonner le « Made in Dunkerque » c’est engager les énergies des habitants et des partenaires du territoire vers de nouveaux horizons pour son développement, pas regarder vers le passé en se faisant les VRP du nucléaire.
Paulo-Serge Lopes
Porte parole d’Europe Ecologie les Verts Flandre Maritime
Membre de la commission locale d’information de la centrale nucléaire de Gravelines de 2010 à 2015