Reconduction aux mains du privé de la gestion de l’eau potable du dunkerquois : une usurpation contre-nature et un déni de démocratie

Communiqué de presse d’Europe Ecologie les Verts Flandre Maritime

Samedi 2 juillet 2016

Reconduction aux mains du privé de la gestion de l’eau potable du dunkerquois :

une usurpation contre-nature et un déni de démocratie

 

Les délégués représentant les communes membres du Syndicat de l’ eau du Dunkerquois ont décidé de reconduire ce vendredi 1er juillet la délégation de service public comme mode de gestion de la captation, la production et la distribution de l’eau potable (au-delà du contrat actuel avec la Lyonnaise des Eaux arrivant à échéance le 31 octobre 2017).

 

Ce choix de concéder un pan notable de la compétence eau pour une douzaine d’années supplémentaires et ce au profit des multinationales constitue tout à la fois un déni de démocratie et une usurpation contre nature perpétuant des rentes de situation au détriment de l’intérêt local et des citoyens.

 

La démocratie en mode « 49.3 » pour le syndicat de l’eau du dunkerquois

 

La démarche dite de concertation globale sur la compétence eau avait été lancée publiquement par un débat et un vote à mains levées d’une délibération du conseil communautaire le 26 novembre 2015. Le choix sur le volet « captation, production et distribution de l’eau potable » est revenu à une séance du conseil syndical ce 1er juillet 2017 peu ouvert aux citoyens, sans véritable discussion et avec un vote à bulletins secrets.

 

Le sujet avait fait pourtant l’objet d’échanges le 9 juin dernier lors d’une conférence des maires de la communauté urbaine, échanges qui n’ont étonnement pas été rendus publics. La démocratie ne coule pas de source pour la gestion de l’eau du dunkerquois. Le bassin versant choisi en est celui de l’opacité.

 

Les shadocks pompent dans le vide et donnent un chéque en blanc aux multinationales…

 

Tout au long du processus, la confusion a été entretenue délibérément entre l’autorité concédante – le syndicat de l’eau du dunkerquois – et le prestataire – à savoir la Lyonnaise des Eaux-Suez. Le rapport d’analyse présenté aux délégués est parcellaire et biaisé car ne prenant pas en compte l’ensemble des modes de gestion possibles (société publique locale, régie directe,…). Au final, ces derniers tels des shadocks pompant dans le vide se sont positionnés pour ou contre la concession aux multinationales.

 

De surcroît, le livre blanc – condensant l’ensemble des contributions citoyennes émises à l’occasion d’ateliers et des conférences tenus dans le cadre du Forum de l’eau et appelé à éclairer les délégués en amont de leur décision – a vu sa publication reportée sine dia à l’automne prochain. Circulez citoyens, pour les délégués du syndicat de l’eau, il ne vous restera que les factures pour contribuer.

 

EELV Flandre Maritime favorable à la maîtrise pleinement publique de l’eau

 

La prise directe par les collectivités de l’ensemble de la compétence – soit la captation, la production et la distribution de l’eau potable en plus de l’assainissement stricto sensu – est un levier pour notre territoire et ce en lien avec les autres politiques portées principalement par la communauté urbaine (plan climat, biodiversité, déchets,…).

 

Cette nécessité est d’autant plus aigue que le schéma de cohérence territoriale Flandre-Dunkerque – soit le document de planification et d’urbanisme qui définit les grandes orientations d’aménagement dont les espaces naturels dans le bassin de vie – devra être entérinée justement au terme de l’année 2017.

 

Pour une gestion au plus prés des citoyens et au service d’un aménagement réellement durable du territoire

 

Réouvrir la champ des possibles via une remunicipalisation de la gestion de l’eau, c’est penser de manière cohérente les différents défis liés à cette ressource vitale fortement altérée et à la disponibilité sur le long terme menacée : dérèglements climatiques, gestion des risques, imperméabilisation des terres, sobriété de la consommation, accessibilité,…

 

Vivre mieux sur notre territoire dés à présent et pour l’avenir, c’est permettre aux citoyens d’être autonomes et pleinement acteurs de la protection de l’environnement, pas de se retrouver pieds et poings liés aux multinationales dans la gestion d’un bien commun qu’est l’eau.
Paulo-Serge Lopes

Porte parole d’Europe Ecologie Les Verts Flandre Maritime

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