« Le plan particulier d’intervention de la centrale nucléaire de Gravelines. Les leçons de Tchernobyl et de Fukushima n’ont pas été tirées »
Communiqué de presse du 24 Avril 2015
« Le plan particulier d’intervention de la centrale nucléaire de Gravelines.
Les leçons de Tchernobyl et de Fukushima n’ont pas été tirées »
Ce samedi 25 avril matin sera commémorée à Dunkerque la catastrophe de Tchernobyl qui, il y a vingt-neuf ans, a démontré que la sécurité et le nucléaire étaient deux notions antinomiques. Celle de Fukushima, il y a quatre ans, a encore approfondi ce constat.
Depuis lors, des leçons n’ont pas été assez tirées en matière de protection des populations environnantes des centrales nucléaires française, notamment celles situées dans des régions à forte densité urbaine, au premier chef Gravelines.
La nature des dispositifs de sécurité des habitants des agglomérations proches pose en effet question depuis plusieurs années. Les exercices de sécurité, quelque soit leur ampleur, se succèdent avec leur litanie d’échec tant celui dit « de sécurité civile » en 2011 que celui d’état major le 10 février dernier.
A l’occasion de ce dernier, les services de l’Etat ont mis complètement de côté les collectivités locales, pourtant principaux acteurs en première ligne sollicités par la population si un accident sur le site atomique survenait…
Nous savons que le risque zéro n’existe pas en matière de sécurité nucléaire et ce d’autant plus sur un littoral – composé déjà d’une quinzaine de sites Seveso – qui verra en fin d’année la mise en route du terminal méthanier à proximité de la centrale de Gravelines.
Des traces de contamination ont été détectés dans un rayon de 50 km autour de la centrale de Fukushima. Il importe donc de relever le périmètre des Plans Particuliers d’Intervention (PPI soit des plans de protection et de secours).
Les premières mesures de sécurité doivent être travaillées à l’échelle du bassin de vie de la population autour de chaque installation nucléaire et non pas de se restreindre à un cercle de 10 km de rayon qui ne répond pas à la réalité du terrain
Le PPI autour de Gravelines concerne une population d’environ 65.000 personnes. Or, tant Calais et Dunkerque à 25 km respectivement à l’ouest et à l’Est de la centrale, n’entrent pas dans le PPI de la centrale de Gravelines.
A ce titre, il importe que le périmètre particulier d’intervention soit porté a minima à trente kilomètres où plus de quatre cent mille personnes habitent et non plus circonscrit aux seuls environs immédiats du site.
En parallèle du changement de modèle énergétique doit s’imposer dans notre pays, il importe qu’on change également celui de la sécurité des populations environnantes des sites nucléaire donc au premier chef de l’un des plus puissants et dangereux au monde, Gravelines.
Paulo-Serge Lopes
Conseiller régional
Membre de la commission locale d’information de la centrale nucléaire de Gravelines