Centrale nucléaire de Gravelines / Distribution de comprimés d’iode La sécurité des populations environnantes exige mieux
Communiqué de presse du 15 Janvier 2016
Centrale nucléaire de Gravelines / Distribution de comprimés d’iode
La sécurité des populations environnantes exige mieux
Une campagne de distribution de comprimés d’iode aux populations vivant dans un rayon de 10 km autour de la centrale nucléaire de Gravelines et de ses six réacteurs – soit le périmètre du plan particulier d’intervention – interviendra en début février.
En cas d’accident nucléaire, l’ingestion d’iode stable (iode de potassium) est considérée comme un moyen efficace de protéger la thyroïde contre les effets de l’iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l’environnement et qui est susceptible d’entraîner des cancers.
Paulo-Serge Lopes, porte parole d’EELV Flandre Maritime et membre de la commission locale d’information de la centrale nucléaire de Gravelines de 2010 à 2015, s’exprime à ce propos.
Entre déclaration d’intention et réalité :
Il « salue la tenue de la cinquième campagne de ce type en France depuis 1997 rappelant que la sécurité des populations doit être au centre des préoccupations quand il est question de nucléaire »
Mais, le responsable écologiste «déplore ses conditions concrètes d’organisation du dispositif ne sont pas à la hauteur des enjeux et en affaiblissent l’efficacité. Les dysfonctionnements constatés lors des campagnes précédentes n’ont pas été résolus »
A ses yeux, ces lacunes se vérifient principalement à trois niveaux : l’information au public, l’accessibilité des comprimés d’iode et le périmètre d’intervention. Il propose des pistes d’amélioration.
Information du public :
Est organisée une seule réunion d’information des habitants vivant dans le périmètre du plan particulier d’intervention de la centrale soit un rayon de 10 kilomètres autour du site atomique en l’occurrence le 20 janvier à Gravelines.
Paulo-Serge Lopes indique : « alors que le périmètre concerné regroupe 65000 habitants répartis sur 15 communes, une seule et unique réunion n’est pas en capacité de répondre convenablement aux légitimes interrogations des populations environnantes de la centrale que susciterait cette campagne » .
A son sens, outre la multiplication de réunions dans chaque commune du périmétre, « la résolution de ce déficit en terme d’information aux populations riveraines de la centrale nucléaire de Gravelines est partie liée à l’amélioration des conditions d’accessibilité des comprimés d’iode ».
Accessibilité des comprimés d’iode :
Les personnes habitant dans le périmètre devraient être destinataires en début février d’ un courrier d’information les invitant à se rendre chez leur pharmacien en vue de retirer leurs comprimés.
Le porte parole d’EELV Flandre Maritime rappelle que « lors de la campagne précédente intervenue en 2009 avec le même dispositif, seule à peine plus de la moitié de la population – 52,2 % plus exactement – est venue chercher effectivement les comprimés d’iode ».
Il propose, pour toucher et sensibiliser une bien plus grande part de la population, que soit privilégié « l’apport direct aux habitants concernés des comprimés d’iode – avec l’explication directe – à l’instar de ce qui a cours actuellement pour les populations riveraines des centrales nucléaires aux Pays-Bas.»
Périmètre d’intervention :
Le principal objectif d’un plan particulier d’intervention est la mise en oeuvre d’actions d’urgence de protection des populations environnantes en cas notamment d’émissions radioactives.
Paulo-Serge Lopes s’interroge « Or, suivant les conditions météorologiques ,qui peut croire un seul instant que les radiations émises par un accident à la centrale nucléaire de Gravelines s’arrêteront aux frontières administrativement établies des 10 kilomètres… ?»
Il propose que « le périmètre s’étende au moins à trente kilomètres dans un premier temps afin d’intégrer les agglomérations de Dunkerque, Calais et St Omer et leurs 450 000 habitants puis tendre vers les 80 kilométres pour englober 2 500 000 habitants dans le Nord-Pas de Calais ».
Interpellation du préfet :
A ce titre, prés de cinq ans après la catastrophe de Fukushima et après le tristement célèbre nuage de Tchernobyl il y a bientôt trente ans, il « importe que les principes d’élaborations des plans particuliers d’intervention et les périmètres associées – évacuation,… – doivent être réexaminés ».
Au regard du décret du 13 septembre 2005 relatif aux plans particuliers d’intervention, la détermination de la zone d’application du plan est laissée à l’initiative des pouvoirs publics, en l’occurrence ici le préfet de région, et peut donc parfaitement être élargie.
Mais la véritable sécurité des populations environnantes de la centrale de Gravelines passera à terme par un virage énergétique dans le Nord-Pas de Calais avec une sortie progressive du nucléaire, énergie coûteuse et dangereuse.