Discours de Karima Delli à Dunkerque pour le « Tchernobyl Day » le 26 avril 2014
Karima Delli, eurodéputée et tête de liste d’Europe Ecologie Les Verts dans la circonscription Nord-Ouest – qui concerne Dunkerque, était ce samedi 26 avril dans la cité Jean-Bart à l’occasion du Tchernobyl Day. Voici les mots distillés au pied de la statut du célèbre corsaire dunkerquois. La campagne pour les élections européennes du 25 mai 2014 se poursuit.
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Bonjour
je suis très honorée de me trouver aujourd’hui, jour de commémoration de Tchernobyl, dans la cité de Jean Bart.
Nous avons avec, les associations, rendus hommage aux liquidateurs de Tchernobyl, et Tchernobyl ca reste d’actualité, car une catastrophe nucléaire, cela ne s’arrête jamais comme l’a rappelé il y a trois ans Fukushima.
Notre conviction, à nous écologistes, c’est que l’énergie nucléaire est une énergie du passé, et que tant qu’on a pas fait le choix d’abandonner cette énergie du passé, on ne peut pas se tourne pleinement vers l’avenir et inventer d’autres manières de produire et de gérer notre énergie.
Notre conviction, c’est que dans les années qui viennent, la question énergétique va prendre de plus en plus d’importance, et que c’est une bonne nouvelle. C’est un défi à relever car pour ceux qui créent de l’énergie, qui s’occupent de la transporter, d’en maîtriser la consommation, qui s’occupent d’être efficace avec cette énergie, il y a de l’emploi à la clé, et des emplois extrêmement utiles dans différents métiers.
Il suffit pour cela qu’on se tourne, tout de suite, vers les nouvelles manières de faire cette énergie. Dunkerque veut devenir un pôle énergétique tournée vers les énergies renouvelables à l’instar du projet à concrétiser de ferme éolienne off-shore ici en face de ses côtes sur les bancs de sable où croisait justement Jean-Bart.
Malheureusement, le choix français de l’énergie nucléaire – comme le montrent les six réacteurs de Gravelines – nous isole : comme, parmi nos voisins, nous sommes le seul pays à avoir fait ce choix, nous ne pouvons pas profiter pleinement des innovations, des nouvelles manières de faire qui fleurissent en Allemagne ou en Espagne.
Pour être forts, il nous faut une vision commune de la manière de faire de l’énergie, il nous faut une vision européenne ! Et finalement, nous nous sommes dit que Jean Bart, à sa manière, il l’avait faite l’Europe de l’énergie. Bien sûr, à son époque, on faisait les choses un peu différemment : on capturait des navires, on en brûlait, on bombardait les villes. De nos jours, on s’arrange pour négocier de manière plus apaisée, et c’est même le rôle du Parlement européen : faire en sorte que tout le monde se parle et construise ensemble plutôt que de se faire la guerre.
Un Jean Bart, de nos jours, il serait sans doute entrepreneur, ou diplomate, parce que c’est là que sont les aventures européennes d’aujourd’hui. Mais comme corsaire, il aura su puiser toute sa vie dans l’énergie éolienne, à l’époque où les moulins à vent couvraient le littoral, à l’époque où il fallait connaître et profiter au mieux de cette énergie inépuisable pour faire avancer les navires.
L’époque a changé, mais le potentiel de l’énergie éolienne, il n’a pas disparu, il faut juste l’utiliser différemment !
A Dunkerque, vous êtes tous des enfants de Jean Bart, je suis convaincue que vous saurez entendre cet appel de l’aventure, de l’aventure des nouvelles énergies et de la construction européenne : que ce soit en mer ou sur le littoral, que ce soit porté par des citoyens, des collectivités ou des entreprises, on peut faire émerger beaucoup de nouveaux projet.
Et nous comptons désormais sur Jean Bart, notre nouvel « ambassadeur européen de l’énergie éolienne » pour que ce message reste vivant. Une nouvelle bataille du Texel à réussir.
Karima Delli